Collioure Cadaqués, les origines

Nous sommes en été 1973 et j'effectue à l'age de 6 ans mes premières brasses dans la baie de Collioure face à l'inimitable clocher. Sous la protection bienfaisante des tours à signaux pas encore restaurées de la Massane et de Madeloc, une mer sans vague berce mes premiers mouvements aquatiques que "Dolphy" le dauphin devenu si célèbre accompagnera, quelques années plus tard.

Mes premiers pas de "randonnée" à travers les contreforts des Albères me verront le sécateur et le seau à la main, au cours des chauds mois d'automne marchant dans les raides pentes au milieu des vignes et où résonnent encore la présence des coupeurs et porteurs des vendanges de ces terres non mécanisables.

Plus tard, c'est sur deux roues, et d'abord à travers la plaine du Roussillon que le cyclisme de compétition allait me faire explorer mes terres catalanes de naissance. Bien vite, les premiers cols de la côte rocheuse entre Collioure et Cerbère via Banyuls allaient m'attirer, puis je m'enhardissais à franchir la "frontière" pour arriver jusqu'à Llança puis Cadaques sur des routes désertes et heureusement réchauffées par un soleil d'hiver quasi-permanent.

Les bons résultats en compétition arrivaient assez vite et c'est fort logiquement que je participais dès 1985 aux courses cyclistes internationales ayant pour cadre la côte vermeille et ses petits cols entre Collioure et Cadaques.

L'expérience venant, j'organisai dès 1989 avec mon brevet d'entraîneur national de cyclisme en poche les premiers stages d'entraînements hivernaux sur ces routes idéalement peu fréquentées en cette saison et très recherchées par les équipes du nord de la France où leur climat moins clément que le nôtre ne leur permettait pas de s'entraîner.

Une vocation était peut être née, l'avenir allait le confirmer.

Une brillante carrière allait suivre jusqu'aux jeux olympiques de Barcelone 1992, mais c'est une autre histoire...

Mes études allaient s'effectuer au lycée Arago de Perpignan, à deux pas de la gare de Perpignan, centre d'un monde bien réel à un "illustrissime" peintre, dont les élucubrations résonnaient aux oreilles des adolescents que nous étions en mal de permission ayant fait "le mur" pour n'avoir comme spectacle que le bruissement du train catalan Talgo n'emmenant avec lui que nos pensées fugitives vers "l'autre Catalogne" toute proche.

En "descendant" de mon vélo en 1994 pour devenir accompagnateur en montagne diplômé de randonnée pédestre, c'est tout naturellement que l'idée de créer l'organisation d'une traversée inédite, insolite et à une période jusque là jamais imaginée me vint, dans ces terres qui furent de tous temps mon jardin d'enfant : en hiver ou au printemps, la traversée à pied des Pyrénées du nord au sud, au bord de la mer Méditerranée, entre Collioure et Cadaques.

Certes, quelques sentiers en boucle au départ des villages existaient déjà, mais il n'y avait pas encore de logique de traversée. Les sentiers inter villages n'existaient pas.

Après avoir campé au mois de janvier pendant 3 semaines sur place  avec des proches pour ouvrir, ou ré-ouvrir d'anciens chemins ancestraux de bergers ou de contrebandiers avec une action toute particulière dans le massif du Cap de Creus (à ce moment pas encore classé parc naturel) notre circuit prévu avec un accompagnateur allait naître pendant l'hiver 1996.

Et nous ne sommes pas peu fiers à ce jour de l'avoir fait découvrir à plus de 50 nationalités différentes en véritables montreurs de pays pyrénéens que nous sommes.

C'est pourquoi, en vrai spécialiste, nous le clamons haut et fort : pour en profiter pleinement, bannissez la période estivale pour arpenter ces sentiers de randonnée en hiver, au printemps ou à l'automne.

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